Des chiots qu’elle avait bien léchés.
Elle tenait d’une grande pauvreté
Mais elle avait à ses flancs une belle portée
Conçue lors de ses vagabondages d’été
Plusieurs mâles l’avaient courtisée.
Son pédigrée n’était point de haute lignée
Les petites boules de poils semblaient afficher
Un croisement réussit avec le chef de meute
Lui au museau de loup qui se voulait neutre.
Débusqués, l’enfant innocent nomma une femelle princesse
Elle l’emporta en ses bras, sans stress
La petite chienne avait trouvé maîtresse
De ses longs poils de tête, la fillette fit des tresses.
Au nombre, le méchant maître cria son désarroi
Deux malingres, succomba à cause de leurs poids
Pour faire bonne mine, il garda un mâle
L’excédent fut remis entre des mains sales.
Un duo caractériel tomba au combat, déchiquetés
Quatre oreilles finirent avec colliers au cou et enchainés
Pris au lasso, les derniers se retrouvèrent en fourrière
La chance a souri à l’un, il trouva une famille roturière
L’autre, aucune âme sensible la tira du trépas, fut euthanasiée.
Le troupeau canin était pourchassé pour cause d’errance
Museau de loup en tête, ils étaient entrés en délinquance
Touristes, marcheurs et éleveurs se plaignaient à la radio locale
L’ami de l’homme, maltraité, fit l’objet d’un arrêté préfectoral.
Que voulez-vous braves gens, quand l’estomac crie famine
Que vos poubelles renferment quelques vitamines
Qu’en voiture pour des vacances, notre présence vous turlupine
Que vos caresses envers la gente canine sont souvent crimes
Que nos vies de chiens, vous coûtent des tunes
Nos regards envers vous demeurent sans haines, ni rancunes.
